Pierre Loti

De Julien Viaud à Pierre Loti
Julien Viaud, futur Pierre Loti, naît à Rochefort le 14 janvier 1850. Après la mort en mer de son frère Gustave, il passe le concours de l’École navale (1867) et part sillonner les mers du globe.
De 1871 à 1918, il rédige un journal intime qui nourrit la plupart de ses œuvres. Ainsi, naissent Aziyadé (1879), son premier roman, puis le Mariage de Loti. Suivront des cycles breton, basque, japonais ou turc. Ces ouvrages, signés Pierre Loti, lui valent une immense popularité et d’être élu à l’Académie française en 1891.
Parallèlement, il poursuit sa carrière de marin, profitant de chaque permission pour transformer la maison rochefortaise en écrin pour ses souvenirs de voyage : chambres chinoise, turque, arabe, pagode japonaise, salle gothique, chambre des momies...
Loti se marie en 1886 avec Blanche Franc de Ferrière, qui lui donne un fils, Samuel, en 1889. De sa rencontre en 1893 avec Crucita, une jeune basque, naissent trois enfants illégitimes, Raymond, Edmond et Léo. Il meurt à Hendaye le 10 juin 1923 et est inhumé dans le jardin de la maison familiale de Saint-Pierre d’Oléron.
Loti Intime
Troisième enfant de Théodore et Nadine Viaud, Julien naît en 1850. Il est reçu à l'âge de 17 ans à la prestigieuse École navale qui forme les officiers de la Marine. Il complète sa formation à l’École de gymnastique de Joinville en 1875, année où il rencontre son amie Sarah Bernhardt. En 1886, il épouse Blanche Franc de Ferrière, qui lui donne un fils, Samuel, en 1889. En 1891, il est affecté à Hendaye, où il achète la maison « Bakhar-Echea » en 1903. Sa mère, Nadine Viaud, décède en 1896. Il prend sa retraite de capitaine de vaisseau en 1910, mais demande sa réintégration en tant qu'agent de liaison de l'armée de terre en 1914. Il meurt à Hendaye en 1923 et est inhumé à Saint-Pierre d'Oléron, dans la maison dite « des Aïeules ».
Loti Artiste
Dès son plus jeune âge, Julien fait preuve de curiosité, d’inventivité et de talent artistique. Ainsi, il crée son Petit musée en 1860 à partir des collections de son oncle Tayaut et en 1861, il fabrique avec son amie Jeanne le théâtre de Peau d'âne. A douze ans, il maîtrise l'art du dessin (Piquemouche, l’Examen etc…) et voit apparaître ses œuvres dans la revue L'Illustration en 1872. Le Monde Illustré publie ses premiers textes en 1876. Cette même année, il redécore une pièce de sa maison dans un style oriental. Son premier roman, Aziyadé, est publié en 1879, sans nom d'auteur. Viennent ensuite le Roman d'un spahi (1881), Mon frère Yves (1883), Pêcheur d'Islande (1886), signés Pierre Loti. Il est élu à l'Académie Française en 1891, face à Zola. En 1895, il lance les grands travaux de sa maison, affirmant ses talents de décorateur.
Loti Voyageur
Les voyages de son frère Gustave, médecin de la Marine, ont forgé l'imaginaire du jeune Julien et influencé son avenir, faisant de lui un écrivain voyageur. Reçu à l’École navale en 1867, il embarque à Brest sur Le Borda. Il découvre l'Algérie et la Turquie en 1869, en navigant sur Le Jean-Bart. C'est lors de son séjour à Tahiti en 1872 qu'il reçoit le surnom de Loti par la reine Pomaré IV. Il séjourne au Sénégal de 1873 à 1874, puis à Salonique et Constantinople en 1876. En 1877, il rencontre à Eyoub la jeune Hatidjé, qui devient l'héroïne du roman Aziyadé. Puis il est affecté à Brest, d'où il découvre la Bretagne. Il participe en 1885 à la campagne de Chine et passe quelque temps à Nagasaki, au Japon. En 1889, il effectue une mission au Maroc, puis est affecté à Hendaye en 1891. Il réalise un grand périple privé en Terre Sainte en 1894, visitant Jérusalem, Damas, Baalbeck... Entre 1899 et 1900, il part en Inde, puis participe à la campagne d'Extrême-Orient entre 1900 et 1901, s'associant au pillage de Pékin. En 1907, il effectue une dernière mission en Égypte.
Pour aller plus loin
Grades et carrière militaire de Julien Viaud 1850-1923 (Pierre Loti)
- 1er octobre 1867 : entrée à l’École navale, à 17 ans
- 1er août 1869 : aspirant de 2ème classe
- 15 août 1870 : aspirant de 1ère classe
- 26 juin 1873 : enseigne de Vaisseau
- 24 février 1881 : Lieutenant de Vaisseau de 2ème classe
- 16 juin 1886 : Lieutenant de Vaisseau de 1ère classe
- 1er mai 1889 : Capitaine de Frégate
- 2 août 1906 : Capitaine de Vaisseau, à 56 ans
- 4 janvier 1910 : admis à la retraite, nommé dans les cadres de la réserve en qualité de Capitaine de Vaisseau avec 42 ans, 3 mois et 13 jours de service
État de service de Julien Viaud, durant la 1ère Guerre Mondiale
- 3 août 1914 : mobilisé à l'Arsenal de Rochefort
- 1er septembre 1914 : renvoyé dans ses foyers
- 1er février 1915 : rappelé sur sa demande à l'activité
- 1er février 1915 : affecté à L’État-Major du Général Galliéni, Gouverneur militaire de Paris
- 25 septembre 1915 : Officier de liaison, sans solde, du Général Galliéni
- 30 septembre 1915 : mis à la disposition du Ministre de la Guerre et affecté à l’État-major du Groupe des Armées du Centre
- fin mai 1916 : affecté à l’État-major du Groupe des Armées de l'Est sous les ordres du Général Franchet d'Espèrey
- 9 mai 1917 : affecté à l’État-major du Groupe des Armées du Nord
- du 8 au 20 août 1917 : en mission auprès du Grand Quartier Général de l'Armée italienne
- 9 mars 1918 : remis à la disposition de la Marine
- 15 mars 1918 : démobilisé. Obtient l’autorisation permanente de présence sans solde avec droit au port de l'uniforme et aux honneurs militaires, affecté à l’État-major du Groupe des Armées du Nord
- 31 mai 1918 : évacué du Front pour raisons de santé
Décorations honorifiques
Ordre de la Légion d'honneur :
- Chevalier : 5 juillet 1887
- Officier : 16 avril 1898
- Commandeur : 1er août 1910
- Grand Officier : 16 janvier 1914
- Grand-Croix : 20 décembre 1921
Décorations
- médaille du Tonkin, de la Chine et de l’Annam : 3 mai 1886
- médaille de l’expédition de Chine : 15 octobre 1902
- médaille commémorative de la campagne de guerre 1870-1871 : 10 octobre 1912
- Croix de guerre 1914-1918 : 28 juin 1918
J'en suis venu à chanter mon mal et à le crier aux passants quelconques, pour appeler à moi la sympathie des inconnus les plus lointains ; et à appeler à mesure que je pressens davantage la finale poussière.